Le Secret de PALAFRUGELL
En plein cœur de la Costa Brava, Palafrugell est la commune la plus peuplée de la région. La ville de Palafrugell constitue le centre de la municipalité qui inclut également les villages de Santa Margarida, Ermedàs et Llofriu, aux pieds du massif des Gavarres, ainsi que les localités côtières de Calella, Llafranc, Tamariu et Aigua Xelida.
Palafrugell, une ville traditionnellement associée à la production de bouchons en liège, est également renommée pour son emplacement stratégique entre la mer et l’intérieur des terres. Les rues du centre constituent la principale zone touristique où se concentre l’activité culturelle et commerciale. De plus, il est possible de faire une promenade dans la vieille ville, accessible uniquement aux piétons, et de faire le tour de l’église qui se trouve à proximité de l’ancienne enceinte. |
Palafrugell possède de nombreux monuments historiques tels que la tour de Sant Sebastià et la tour de Can Mario, ainsi que le complexe historique du Port Bo de Calella. Ces trois sites sont classés Biens culturels d’intérêt national. Ce patrimoine, ainsi que d’autres sites culturels, permet au visiteur de découvrir l’histoire culturelle de la ville.
Kilomètres 4,23
Difficulté Minimum
Pavement Asfalt i terra
Transport marcher ou faire du vélo
Type secret Historique
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, la côte méditerranéenne était souvent la proie des pirates venant de Turquie et d’Algérie, ainsi que des corsaires, hormis lors d’une brève période pendant laquelle les Romains contrôlaient la région.
Dans le monde entier, la piraterie était en effet un fait normal des peuples maritimes, un complément de ce que nous appellerions aujourd’hui une activité commerciale licite. Une fois révolue la sécurité assurée par l’Empire romain, la côte méditerranéenne redevint une zone dangereuse, avec une régression à l’intérieur des terres. Il fallut donc construire des fortifications. Face au danger croissant que supposaient les corsaires, des tours de vigie furent érigées aux XIVe et XVe siècles en tant que points stratégiques surélevés pour anticiper les attaques. Il en reste aujourd’hui sur toute la côte, de Lloret à Llançà. Selon la légende, lorsque les pirates s’approchaient de la côte, la première tour allumait un feu qui alertait la suivante, et ainsi de suite, en créant une chaîne de fumée pour que tous les villages côtiers et l’intérieur des terres en soient avertis. Ainsi, les habitants avaient le temps de se préparer, et tous ceux vivant à proximité des tours de guet y accédaient à travers une échelle qui constituait le seul moyen d’y pénétrer, et ils y restaient jusqu’à la fin de l’attaque. |
Cependant, selon ces légendes, il semble également que les agriculteurs, commerçants et pêcheurs devaient faire face aux destructions et que leurs demandes obtenaient rarement gain de cause auprès des pouvoirs politiques. De ce fait, ils prirent eux-mêmes les rênes et s’affrontèrent directement aux pirates.
Les conséquences de ces incursions sont aujourd’hui encore bien visibles dans l’architecture défensive des lieux.
Entre le XIVe et le XVIIIe siècle, en raison des nombreuses attaques venues de la mer, des navires pirates et des corsaires au service de l’Empire ottoman basés à Alger, un réseau étendu et efficace de tours défensives et de vigie fut construit. Ainsi donc, Palafrugell, Mont-ras, Calella et la plaine d’Ermedàs et de Santa Margarida ont hérité d’un riche patrimoine sous la forme d’éléments architecturaux tels que ces tours, accolées à des propriétés que nous découvrons aujourd’hui le long de cette route secrète.
Presque tous ces éléments architecturaux sont inclus dans l’inventaire du patrimoine architectural de Catalogne. |
Sites d’intérêt de la route
Torre Roja Déclarée Bien culturel d’intérêt national (XVIe-XVIIe siècles), cette tour se trouve au lieu-dit du Lladrés. Il s’agit une propriété fortifiée construite en pierre rougeâtre, à l’origine de son nom populaire. Les vestiges d’un mâchicoulis sont visibles au deuxième étage, presque au point le plus élevé. Il s’agit de la tour qui se voit le mieux, surtout en rejoignant Palafrugell par la voie verte.
Mas Petit d’en Caixa Il s’agit d’une propriété des XVIIe-XVIIIe siècles, adossée à une tour de guet. La tour du Mas Petit d’en Caixa est une construction isolée, située à 200 mètres de l’église Sant Ramon.
Mas Sureda La tour se trouve à 300 m au sud-est du Mas Petit d’en Caixa, accolée au Mas Sureda. Elle remonte aux XVIe-XVIIe siècles, comme la plupart des tours de défense et de guet de la commune, préparées en cas d’attaque des pirates turcs et algériens.
Église Sant Ramon Il s’agit d’un édifice au plan simple, en pierres granitiques, datant du XVIe siècle, et qui a été restauré. La façade principale présente un portail rectangulaire avec une niche supérieure et une petite rosace gothique au centre. Elle est dominée par un petit clocher reposant sur deux pilastres.
Mas Fina La tour du Mas Fina (des XVIIe et XVIIIe siècles) se trouve à proximité du mas du même nom, devant l’église Sant Ramon d’Ermedàs. La tour est construite en pierres granitiques. Aux fonctions défensives, elle est pourvue de meurtrières qui permettaient d’observer les environs et de tirer de l’intérieur en cas de besoin. |
Site d’intérêt non inclus dans le Secret
Santa Margarida Santa Margarida possède également une tour fortifiée de guet et de défense datant des XVIe et XVIIe siècles, adossée à la propriété dénommée mas Espanyol. Elle possède un mâchicoulis reposant sur des consoles. La tour est en parfait état de conservation. |
La crise du XVIIe siècle survint rapidement et en 1638, les habitants (ignorant le privilège que le roi Jacques Ier avait octroyé à la ville en 1271) se révoltèrent contre les troupes castillanes qui logeaient sur la commune, ce qui donna lieu à la bataille de Palafrugell. Ce soulèvement populaire a eu lieu le 20 juillet, le jour de la sainte Marguerite. La répression qui en suivit fut assez dramatique. En 1640, au tout début de la Guerre des faucheurs, les troupes castillanes brûlèrent 28 maisons et mirent à sac l’église Santa Margarida.